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Vers le milieu du 19è siècle le curé de Monfort et son vicaire étaient logés dans une maison exiguë située rue Saluste du Bartas (actuelle maison Autipout/Marqué) qui ne correspondait pas aux besoins de la charge.
L’abbé Troyes réussit à convaincre la municipalité d’acheter la maison qui était située pratiquement à l’angle de la rue d’Embonnau et de la rue Despons (emplacement  de la maison Desclaux uniquement, pas le jardin devant)) pour en faire le presbytère ; l’acte d’achat fut conclu le 10 février 1848 et le curé, après quelques aménagements, en prenait possession en 1849.
Il s’avéra par la suite que ce presbytère était trop éloigné de l’église et surtout n’était pas encore assez vaste ; il comprenait au rez de chaussé, la cuisine, la salle à manger et  une alcôve pour la servante, un premier étage avec trois chambres, des lieux d’aisance extérieur, une cave, une cour, une écurie pour le cheval et un jardin, le tout clôturé par un mur de 2m. de haut.
Il fut donc décidé que cette maison serait vendue aux enchères le 5 Mars 1865, mais aucun enchérisseur ne s’étant présenté et la vente n’ayant pu avoir lieu, c’est un marché de gré à gré qui a été effectué avec Monsieur Henry Galé de Cadeilhan qui l’acquit le 28 mai 1865 pour la somme de 2600 francs.
L’actuel presbytère rue d’Empardeilhan avait été légué à la commune par les sœurs Jeanne dite Suzanne et Jeanne Anne Silhère ( cette dernière étant religieuse au couvant des Filles de Marie à Tonneins) le 10 juillet 1843 par devant maitre Goulard de Monfort  dans des conditions très précises : «  sous réserve que les immeubles donnés serviront à perpétuité pour une maison d’institution de jeunes filles de la religion catholique, ne pouvant jamais être détourné de cette destination » ; cette demeure abritait les Sœurs de la Sainte Famille qui donnaient l’instruction aux jeunes filles et avaient quelques lits pour recevoir les malades pauvres de la paroisse.
Il se trouve qu’à la même période, le curé Bénac de Sainte Gemme qui avait acheté l’ancienne demeure de la famille De Solirène (angle rue d’Embonnau et rue Despons, dite aujourd’hui encore « le couvent ») en fait don le 14 janvier 1863 par devant Maitre Dossat notaire à Monfort aux sœurs de la Sainte Famille qui vont pouvoir profiter d’un espace plus vaste et ainsi mieux se consacrer à leurs activités dans cette grande propriété. Il est bien précisé dans l’acte que cette maison sera destinée :
1)      A l’instruction des jeunes filles.
2)      Au logement des sœurs enseignantes et à celles qui seront jugées nécessaires pour la visite et la distribution des secours à domicile.
3)      A fournir les salles nécessaires aux diverses classes de l’école de  filles.
4)     A recevoir éventuellement et dans deux salles réservées à cet effet quelques malades de l’un et l’autre sexe qui se trouvent abandonnés, sans asile ni secours, ni famille pour les soigner ou recueillir.
Cet établissement fit longtemps partie intégrante de la vie des Monfortois, les « très anciens » doivent se rappeler que jusque vers les années 1920 « l’asile » (bâtiment bas le long de la rue d’Embonnau) servait de salle de spectacle et nombreux sont les plus « jeunes » qui ont fréquenté l’école jusqu’en 1971.
Le curé de l’époque, l’abbé Laurentie, qui souhaite une nouvelle maison curiale demande dans une lettre à Monsieur Gariépuy Maire de la commune de « convertir » le couvent des sœurs de la Sainte Famille qui vient d’être libéré pour en faire le nouveau presbytère :« Afin que Messieurs les curé et vicaire y soient logés convenablement et d’une manière digne de la paroisse de Monfort  et de profiter de l’argent de la vente de l’ancien presbytère pour faire des réparations à la nouvelle maison presbytale ».
Sa demande est acceptée et la modification de destination première de cette maison est accordée le 4 mars 1864 ; Dame Anne Silhère, sa sœur Jeanne Suzanne étant décédée , «  déclare consentir à ce que les immeubles qu’elle et sa défunte sœur ont donné à la Commune devienne le presbytère »
Le nouveau presbytère beaucoup plus vaste se compose d’un rez de chaussé comprenant un salon, une bibliothèque, une salle à manger, une cuisine, deux  alcôves et un cabinet pour la servante, une tour cage d’escalier et au premier étage se trouvent quatre chambres, deux alcôves. Lieux d’aisance à chaque étage. Une cour avec puits.
Le 19 aout 1865 adjudication est donnée à Monsieur Barhélémy Traverse maçon à Monfort pour effectuer des réparations s’élevant à 897,53 Francs.
Ainsi pendant 145 ans, jusqu’en 2010 année ou le presbytère a été mis en vente par la municipalité, cette très vieille, belle et vaste demeure de caractère a bien représenté le pouvoir de l’église d’antan et a accueilli les nombreux curés qui se sont succédés ; aujourd’hui encore lorsque l’on y pénètre on en sent le poids de l’histoire.
Simone Mauruc-Gallenne  (Source : archives de Monfort)