Elle existait déjà au XIIème siècle soit, bien antérieurement à la fondation de Monfort. Elle était alors l’église paroissiale de Saint-Pierre-Du-Bosquet, localité située à 1 km à l’est de Monfort.
Saint-Pierre-Du-Bosquet, aujourd’hui disparu a, semble-t-il, été vidé de ses habitants par la construction de Monfort, la bastide leur offrant une sécurité d’habitation non négligeable à cette époque. Quelques maisons éparses subsistèrent dans l’ancienne agglomération, puis elles disparurent une à une. Au XVème siècle, cette paroisse fut réunie à celle de Monfort. L’église prit alors le nom de chapelle Saint-Blaise.
Jusqu’à la révolution de 1789, certaines familles monfortoises, originaires de Saint-Pierre-Du-Bosquet, continuèrent à faire ensevelir leurs morts dans le cimetière qui entourait la vieille église, et où se trouve actuellement un petit bosquet de chênes. A l’entrée du site, la croix renouvelée d’âge en âge, rappelle l’emplacement du cimetière disparu.
Sauvegarde de Saint-Blaise
Le 16 octobre 1836, l’abbé Fabien Troyes, originaire de Sarrant, fut nommé curé de Monfort. Pendant son fructueux ministère, il mena à bonne fin toutes sortes d’initiatives dont les monfortois bénéficient encore aujourd’hui. C’est lui qui, en 1849, entreprit de restaurer la chapelle Saint-Blaise. Dans son journal, il atteste avoir eu sous les yeux des documents très anciens qui lui ont révélé l’histoire ignorée de Saint-Pierre-Du-Bosquet, et dès lors, il eut à cœur de perpétuer la vieille chapelle en la relevant de ses ruines.
Le chantier s’ouvrit en août 1849. On du renoncer, en raison des frais, à reconstruire entièrement la vieille église. Sa surface fut réduite d’un tiers environ dans le sens de la longueur, à l’est de la nef. Faute de ressources, les travaux furent arrêtés. Ce n’est qu’en 1852 que l’abbé Troyes put continuer son œuvre. Il fit construire le clocher et le petit bâtiment qui lui est adossé. Malade, l’abbé Troyes eut cependant la joie, avant sa mort, de voir les travaux terminés.
Le tabernacle, est celui de l’ancienne église de Saint-Pierre-Du-Bosquet.
La cloche de la chapelle porte les inscriptions suivantes :
1852 :Saint-Blaise priez pour nous.
Jean-Paul, Balthazar de Solirène, Parrain.
Louise, Marguerite, Basile de Broqueville née d’Aspe, Marraine.
Josèphe, Charlotte de Broqueville, Marguillière.
Bien assise sur ses fondations, la chapelle Saint-Blaise, trop longtemps oubliée, a souffert de l’usure du temps : ses murs lézardés, sa toiture percée, laissaient craindre des ruines irréversibles. En avril 1994, s’est créée l’Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Monfortois, son objectif étant la restauration de Saint-Blaise.
Pendant six années, une douzaine de personnes motivées ont mis en commun leur énergie, leur savoir-faire, pour sortir la chapelle de cette situation préoccupante. Une souscription lancée auprès des monfortois, une subvention de la Sauvegarde de l’Art français, le Dotation Globale d’Equipement, le fruit d’animations menées autour de la chapelle ont permis de financer le projet.
L’Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Monfortois, en étroite collaboration avec la Municipalité, a sauvé la petite église et ainsi réussi dans son intention de remettre en état un des joyaux du patrimoine monfortois. La chapelle magnifiquement restaurée fut inaugurée par une messe célébrée par Monseigneur Fréchard, archevêque d’Auch.
D’après Robert Lagardère
Histoire Complémentaire
La chapelle fut dédiée à Saint Blaise au XVème siècle.
Né en Arménie, Saint Blaise exerce quelques temps la médecine, puis devient évêque de Sébaste. Il se retire ensuite dans une caverne de la montagne d’où il continue à gouverner son diocèse. Une tradition veut qu’il ait vécu dans le voisinage des bêtes sauvages sans qu’elles lui aient jamais fait aucun mal.
Agricola, gouverneur de Cappadoce, étant venu à Sébaste, fait arrêter Saint Blaise et, après avoir essayé vainement tous les moyens de lui faire renier sa foi, le condamne à mort. Il est décapité le 3 février 316.
Saint Blaise est invoqué pour la guérison de nombreuses maladies. Les ongles de fer dont son corps a été déchiré l’ont fait choisir comme patrons des cardeurs de laine.