Infatigable travailleur de la terre d’En Reynes, Didier Carrère nous a quitté
Quand nous nous sommes installés à La Queyrouse, il y dix ans, il fut là pour nous accueillir et nous donner d’emblée son amitié et sa chaleur discrète.
A près de 89 ans, il travaillait encore, mais se plaignait de commencer à fatiguer un peu…
Né à En Reynès, il ne quittera sa terre que contraint le 20 avril dernier. Rapidement mais sans bruit, à son habitude.
Marié avec Marie-Thérèse en 1946, ils eurent deux fils, Jacques et Francis. Etaient venus ensuite cinq petites filles et sept arrières petits enfants. Bientôt en Septembre, presque pour son anniversaire, arriverait un arrière petit-fils. Il n’aura pas eu le plaisir de le connaître, lui qui aimait tant sa famille.
Dans ses habitudes, il conviait ses petites filles à la cueillette des premières jonquilles pour Marie-Thérèse.
Il aura passé sa vie entière à travailler la terre de la ferme familiale. Levé à l’aube, couché tard, toujours au pas de course, il avait l’amour du travail bien fait. Au pas de course… En voiture aussi. Combien de fois, j’ai dû l’éviter quand je le croisais sur « sa route ». Il fallait que cela tourne, mais il avait de très bons réflexes.
Après un passage dans les chantiers de jeunesse, il s’engage au Corps Franc Pomiès en 1944 et va avec son groupe jusque dans les Vosges. Mais ce n’était pas des vacances. Les vacances, il ne connaissait pas personnellement.
Ces dernières années, il travaillait un peu moins dans les champs mais cultivait son jardin potager avec énergie et passion. Et quand il avait pléthore de tomates, il téléphonait pour appeler à l’aide et si ne venions pas assez vite, il n’était pas rare de retrouver un panier garni devant la porte.
De même qu’il allait à la messe avec régularité, il se rendait au marché de Mauvezin tous les lundis sans manquer sauf quand il n’était pas en forme. Il adorait retrouver ses vieux amis et parler. Il aimait discuter, bouillonnant parfois intérieurement mais sans élever la voix.
A notre dernière rencontre, il s’inquiétait de savoir où nous allions planter l’acacia qui avait « élevé » pour mon épouse.
Dans des pays Méditerranéens, l’Acacia est symbole de vie, d’immortalité. Il est aujourd’hui planté, en bonne place, sous nos yeux. Le souvenir de Didier Carrère restera dans nos cœurs.
Eric Noblet